Chez Twitter, Elon Musk lance une vague de licenciements… par courriel


Au siège de Twitter, à San Francisco, le 28 octobre 2022.

« A 9 heures (heure du Pacifique), le vendredi 4 novembre, tout le monde recevra un e-mail avec comme sujet : votre rôle à Twitter. (…) Si votre emploi n’est pas impacté, vous recevrez une notification sur votre adresse chez Twitter. Sinon sur votre adresse personnelle. » Les quelque 7 000 employés du réseau social racheté par Elon Musk ont reçu ce courrier électronique jeudi 3 novembre, seulement quelques heures avant que l’entreprise ne lance un vaste processus de licenciements. La méthode illustre le style expéditif, voire brutal, de l’inarrêtable entrepreneur patron de Tesla et SpaceX, qui a acquis l’entreprise une semaine plus tôt.

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« Pour assurer la sécurité des employés, ainsi que des systèmes informatiques et des données des clients, nos bureaux seront temporairement fermés et tous les badges d’accès suspendus. Si vous êtes dans un bureau ou sur le chemin pour vous y rendre, rentrez s’il vous plaît chez vous », détaille la direction, qui justifie le recours au licenciement par courriel par le grand nombre de salariés en télétravail. Les salariés se voient aussi intimés de ne pas communiquer à l’extérieur avec les médias ou sur les réseaux sociaux.

L’ampleur exacte de la « charrette » de départs contraints n’était pas encore connue dans la nuit de jeudi à vendredi. Depuis quelques semaines, les employés ont vu défiler dans la presse de nombreuses prédictions contradictoires, mais toutes impressionnantes : 75 % de l’ensemble des salariés, puis 25 %. Jeudi, l’agence Bloomberg prévoyait que la moitié des effectifs seraient remerciés. Le Wall Street Journal, lui, évoquait une fourchette de 2 000 à 3 700.

« Une farce »

Certes, les licenciements aux Etats-Unis peuvent être immédiats, et les effectifs de Twitter sont passés de 5 500 à 7 500 employés entre fin 2020 et fin 2021, malgré des déficits de résultats, chroniques depuis la création de l’entreprise. Certains salariés de cette ex-start up de la Silicon Valley rappellent aussi être bien mieux lotis que beaucoup de travailleurs d’autres secteurs. Il n’empêche, la méthode Musk secoue et en choque certains.

« Le processus de licenciement en cours est une farce et une honte. Des sbires de Tesla prennent des décisions sur des gens dont ils ne savent rien à part le nombre de lignes de codes produites. C’est complètement absurde », a tweeté, dimanche, Taylor Leese, le directeur d’une équipe d’ingénieurs licencié. M. Leese fait référence aux listes d’employés à garder ou à renvoyer établies par la nouvelle direction et évoquées dans plusieurs articles de presse. « Il y a dix personnes qui managent pour une qui code », s’était plaint, en octobre, sur Twitter, M. Musk, semblant vouloir placer les ingénieurs informatiques au centre de la future organisation.

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